« Je
suis un peintre figuratif
de la tendance réalité poétique.(1) »
Ainsi se définissait Alain A. Fournier que les
rivages et les ciels de sa Normandie natale ont tant inspiré. C’est
là que se trouve manifestement la source maîtresse de son
œuvre.
Après Paul Cézanne et bien d’autres,
Alain A. Fournier est un peintre profondément attaché
à ses racines. Il a surtout peint des paysages et en particulier
des marines.
Le Cotentin ne cessera jamais de l’inspirer : en premier lieu,
la région de Coutainville
où il avait un atelier et passait tous ses étés depuis
son enfance. Barfleur, Carteret, Regnéville, Port-Bail, Goury,
Omonville…font également partie de son univers.
« Pour peindre un paysage, il faut le
connaître. Moi, je connais mon pays, je le peins. »
Gustave Courbet
Son oeuvre comprend également des natures-mortes dont beaucoup
font la part belle aux compositions florales. Venise, les Châteaux
de la Loire ou Paris nous sont aussi offerts
à travers sa vision d’artiste.
La peinture de chevalet est l’expression la plus importante de l’œuvre
d’Alain A. Fournier : parallèlement aux huiles sur toile,
il a peint de nombreuses aquarelles et aquarelles gouachées.
Il s’est également passionné pour la gravure :
très tôt il maîtrise à la perfection cette technique
qui exige une sûreté absolue du geste, puisque aucun repentir
n’est possible après
le passage du burin sur la plaque. Il a réalisé une œuvre
gravée remarquée par les meilleurs experts de cet art difficile.
Alain A. Fournier fut également sollicité dès la
fin des années 1950 pour des travaux
de décoration de bâtiments publics et commerciaux. C’est
ainsi que plusieurs fresques
de grande importance et des mosaïques de façades lui sont
dues en France.
Il a également réalisé quelques sculptures sur bois
et des objets en métal.
Enfin, il a eu l’occasion de préparer les cartons de grandes
tapisseries ou de vitraux
Foncièrement classique par ses sentiments et son
goût, Alain A. FOURNIER est resté fidèle
à ses choix : respecter la nature et s’appuyer sur un
technique rigoureuse.
Loin d’être théoriques, ses choix découlaient
tout naturellement de son tempérament,
de sa sensibilité, de sa formation. Malgré le caractère
d’un tel découpage, trois périodes
se distinguent, schématiquement, dans sa manière de peindre :
1957-1969 :
Sans doute influencé par ses exercices à l’Ecole des
Beaux-Arts, où sa personnalité s’était pas
à pas dégagée, il peint, par larges touches, des
compositions puissantes, énergiques, quelquefois austères,
où la couleur cède souvent le pas à l’ordonnancement
des valeurs. Les contrastes sont parfois violents.
1970-1980 :
Le peintre se fait plus séducteur. Ses toiles - de grand format
- sont plus somptueuses et plus rayonnantes.
Les thèmes choisis pour ses expositions particulières (Venise,
Châteaux) lui donnent l’occasion de varier ses inspirations.
1980-1983 :
Toujours très lumineuse, sa peinture, par souci, sinon de stylisation,
du moins
de simplification devient plus épurée, plus raffinée.
Il s’attache à privilégier le balancement qu’il
voyait probablement en termes de tons.
L’objectif de Fournier est toujours resté
le même : composer, équilibrer les volumes, découvrir
la justesse des rapports de tons, pour aboutir à l’harmonie.
(1) : Ce terme a
été utilisé pour la première fois en 1949
par un groupe de huit peintres
de l’Ecole de Paris,
dont Maurice Brianchon, le professeur d’Alain aux Beaux-Arts,
Raymond Legueult, Roland Oudot
et quelques autres. Amour et respect de la nature, sincérité
dans la recherche artistique liaient ces peintres qui en suivant leur
sentiment
ont atteint à la poésie.
Alain A. Fournier s’est
identifié à ce mouvement à partir de 1959.
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